Il nous restera toujours les souvenirs…

Le décès récent et subit d’un collègue de travail me force, au beau milieu de mes vacances estivales, à faire quelques constats et réflexions une fois le choc passé.  Je prends donc quelques instants pour rédiger le tout et, ainsi, tenter d’exorciser le « hamster qui tourne dans ma tête » depuis 3 jours…

La vie est si fragile

Oui, Luc De LaRochelière avait bien raison dans sa chanson Si fragile parue en 1990, particulièrement populaire lors de la tenue des téléthons Enfants Soleil et toujours aussi d’actualité :

On ne choisit pas toujours la route

Ni même le moment du départ

On n’efface pas toujours le doute

La vieille peur d’être en retard

Et la vie est si fragile

Pourquoi, lui qui venait de se remettre au vélo et mordait dans la vie, a-t-il fait une sortie fatale ?  Comment un homme d’à peine 42 ans, au mitan de sa vie et apparemment en bonne forme physique peut-il succomber, sans avertissement, à un malaise cardiaque ?  Pourquoi une personne généreuse et dédiée aux autres peut-elle disparaître de façon si ingrate ?

On ne choisit pas toujours la route

Ni même le moment du départ

Autant de questions qui sont sans réponses pour moi et bien d’autres, mais qui nous rappellent comment il est important de jouir de chaque moment de la vie, comme s’il s’agissait toujours du dernier.  Un sérieux rappel sur la nécessité de profiter de la vie et de miser sur les éléments positifs qui nous entourent au lieu de s’apitoyer sur son sort et continuellement voir le verre à moitié vide.

On n’efface pas toujours le doute

La vieille peur d’être en retard

Hier, on organisait la journée dédiée aux finissants…  Demain, ç’aurait été la première rentrée tant attendue avec deux autres collègues masculins – le trio des boys de 6e année…

Et la vie est si fragile

Des témoignages qui soutiennent l’effet enseignant

Les décès sont des événements tragiques, mais les témoignages qu’ils génèrent révèlent souvent la grandeur des êtres disparus.  Celui de mon collègue n’est pas différent.  À voir les mentions et commentaires sur Facebook et tous les messages ou témoignages qui affluent par courriel, l’enseignant qu’il était en a certainement marqué plus d’un.  Nombreux ont été les anciens élèves à souligner combien il les avait influencés positivement.  Par des gestes, des regards, des paroles, des routines et combien d’autres choses qu’il accomplissait et qui, sans nécessairement le savoir ou même le vouloir, ont laissé une marque indélébile chez plusieurs de ses élèves.  C’est impressionnant le pouvoir qu’on « confie » à un enseignant alors qu’il prend en charge un groupe d’élèves.

Crédit photo: iStock

Être enseignant c’est d’abord faire découvrir des notions aux élèves et leur offrir des situations pour qu’ils développent des compétences, mais c’est tellement plus à la fois.  Et ça, Alexandre l’avait compris !  En effet, il ne ratait jamais une occasion pour essayer de leur inculquer des valeurs qu’il jugeait importantes, pour les inciter à développer leur autonomie et leur sens de l’organisation, pour leur transmettre sa passion pour l’histoire, …  Bref, il tentait, par différents moyens et dans différents contextes, de les inspirer.  Et c’est précisément ça qui a marqué la plupart de ses anciens élèves.  C’est de ça qu’ils se souviennent.

« Je dois une bonne partie de ma persévérance à monsieur Alexandre et je lui en serai toujours reconnaissante.  Sans le savoir, il est le genre de personne de passage dans la vie d’un élève du primaire, mais qui le marque pour très très longtemps » Emmy

Bien sûr, ils se remémorent aussi le code de correction, la méthode de résolution de problèmes, la Légion Saint-Joseph lors des récréations enneigées, … mais ce n’est pas ce dont ils témoignent quand ils pensent spontanément à leur défunt enseignant et que leurs souvenirs font surface.  Alexandre était plus que ça.

Certes, la perte de cet enseignant dévoué, impliqué, rigoureux, serviable … est tragique, mais les témoignages, messages et gestes posés depuis son décès nous auront tout de même permis de nous rappeler tout ce qu’il a accompli pour les centaines d’élèves qui lui ont été confiés durant sa carrière et l’effet qu’il aura eu comme enseignant dans leur parcours de vie.  Repose en paix Alexandre !

Il y a souvent des opportunités derrière les contraintes…

J’en étais déjà convaincu, je le suis encore plus maintenant : l’effet enseignant est une donnée capitale en éducation.  Une semaine après le début de la fermeture des écoles en cette crise de la COVID-19 et ces avis d’isolement ou de distanciation, je constate que le facteur enseignant est toujours aussi primordial dans l’acte d’enseigner.

Vous me direz sans doute que c’est évident puisqu’il faut parfois être coupé de quelque chose ou de quelqu’un pour réaliser que ça nous fait défaut ou que cette personne nous manque.  Hattie aussi nous dit la même chose par certaines des conclusions de sa recherche sur plus de 800 méta analyses (2015).   En effet, parmi les stratégies ayant le plus d’influence sur la réussite des élèves ou celles pour lesquelles il est probable qu’un enseignant ait un effet positif sur son groupe, on retrouve :

  • les rétroactions ou « feedback » (d = 0,73)
  • l’enseignement de stratégies en résolution de problèmes ou « problem solving teaching » (d = 0,63)
  • l’enseignement dirigé par l’enseignant ou « direct instruction » (d = 0,60)
  • le fait d’établir des relations positives avec ses élèves ou « teacher-student relationship » (d = 0,52)

Ainsi, l’apprentissage à distance, bien que primordial en ces temps de confinement pour garder nos élèves actifs et leur permettre de maintenir un rapport avec l’école, a ses limites.  Le lien avec l’enseignant manque à plusieurs et s’avère donc être une des clés enseignement.  C’est à ce moment que les plateformes (gratuites pour plusieurs d’entre elles) permettant la visioconférence deviennent d’excellents compléments au travail fait à domicile.  Qu’on y ait recours tout simplement pour maintenir un lien visuel et les relations avec les élèves, qu’on choisisse de l’utiliser pour l’enseignement de stratégies ou encore qu’on profite de la plateforme pour offrir de la rétroaction aux élèves, on ne peut minimiser l’effet enseignant.  Dans les circonstances, le complément offert par la visioconférence est essentiel et les enseignants devraient y avoir recours aussi souvent que possible selon l’âge de leurs élèves et le contexte propre à chaque niveau scolaire.

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Loin de souhaiter que cette crise de la COVID-19, la fermeture des écoles et les mesures de confinement qui l’accompagnent durent dans le temps, je demeure convaincu que les enseignants sauront assurer la continuité pédagogique en plus de maximiser leur effet grâce aux moyens technologiques dont ils disposent.  L’histoire est remplie d’exemples du genre où l’humanité a fait preuve d’adaptation.  Ce ne sera probablement pas parfait du premier coup, mais ayons confiance en nos moyens.  Courage !

L’essentiel est invisible…

Saint-Exupéry l’écrivait dans le Petit Prince et Stéphane Laporte en faisait le titre de sa chronique d’hier sur Laurent Duvernay-Tardif.  Non, je ne vous parlerai pas de football ou de cet athlète québécois, bien que je puisse en dire long sur la persévérance qu’il a démontrée dans son parcours scolaire ou sur son accomplissement en tant que médecin à travers toutes ces années de sport professionnel.  Non.  C’est simplement qu’en ce début de semaine de reconnaissance du travail des enseignants, le titre de Laporte m’a fait penser à tout ce que les enseignants font dans une semaine ou une année, tous ces petits gestes ou ce travail qu’on ne voit pas, mais qui est tellement important et fait souvent toute la différence pour leurs élèves.  Bref, le titre m’a rappelé comment l’effet enseignant, aussi invisible soit-il, est primordial et puissant.

 

Happy teacher welcoming group of his elementary students.

L‘effet enseignant c’est cette forme de complicité entre le prof et ses élèves qui ne se voit pas, mais qui se sent et qui s’entend.  En effet, l’accueil, les mots, les intonations, les expressions et j’en passe, sont autant de façons d’entrer en relation avec les élèves.  Autant de façons de créer le lien avec eux avant même de pouvoir penser enseigner.  Différentes études menées dans la dernière décennie (Allday et al 2011; Allday and Pakurar 2007; Weinstein et al. 2009) l’expliquent bien : la façon dont l’enseignant aborde ses élèves au début de la journée, ou de la période, influence directement leur niveau d’engagement et leurs comportements, deux facteurs clés d’un climat d’apprentissage positif.  Voilà un bel exemple d’essentiel invisible pour les yeux

Une expérimentation a même prouvé que des étudiants aux études postsecondaires auraient des notes jusqu’à 30% plus élevées lorsque leur professeur manifeste un accueil chaleureux et rassurant.  Puissant cet effet enseignant !

De la même façon, il est maintenant reconnu qu’une utilisation adéquate de l’humour en salle de classe permet une émotion positive pour un élève, un petit groupe d’élèves ou même toute la classe.  Cette approche ne remplacera jamais les stratégies de gestion de classe qu’on nous apprend, mais elle gagnerait à être développée et même enseignée dans les facultés d’éducation.  L’utilisation de l’humour en classe peut prendre de multiples formes selon l’enseignant et le niveau de son groupe : se montrer sous un air drôle et caricatural, l’imitation de personnages, les blagues et les jeux de mots, le jeu de rôle, l’autodérision ou l’anecdote personnelle à saveur humoristique, pour ne nommer que ces exemples.  Comme on dit souvent, le ridicule ne tue pas !  La complicité qui se développe alors entre l’enseignant et ses élèves, procurant un état de bien-être et de confiance mutuelle, permet d’aller encore plus loin dans l’invisible pour les yeux… à la manière d’un Patch Adams de l’éducation.

 

Au-delà de la vocation ou de la passion qui anime les enseignants, il y a donc tout un travail essentiel et invisible pour les yeux.  Et je ne parle pas ici de la planification annuelle, de la préparation des leçons, de la correction ou des communications avec les parents.  Bien que ces tâches occupent une grande partie de leur quotidien, je fais plutôt référence à tous les éléments de psychologie et de pédagogie qui constituent les assises de leur enseignement, mais du même coup leur principal défi pour créer un climat propice aux apprentissages.  Je souhaite donc, par ce court billet, souligner l’excellent travail invisible des enseignants qui, jour après jour, mettent du temps et de l’énergie à créer le lien avec les élèves qu’on leur confie ou qui usent de diverses stratégies pour établir un climat de confiance avec eux et, ainsi, les amènent à développer leur plein potentiel.  Les résultats au bulletin sont souvent l’aboutissement des efforts et des stratégies de nos élèves, mais n’oublions pas que l’essentiel est invisible pour les yeux…  Bonne semaine des enseignants !

 

(Crédit photo: iStock)

Et si notre gazon était plus vert qu’on le pense ?

Il y a un peu plus de deux semaines, une délégation composée de 115 directions d’écoles parisiennes a visité des écoles privées québécoises, curieuses d’en apprendre davantage sur l’innovation pédagogique et le fonctionnement des écoles de notre réseau.  Pour notre part, à l’École Saint-Joseph, une école primaire située sur le Plateau Mont-Royal, nous avons eu le privilège d’accueillir vingt d’entre elles.

Speaker addressing group of femalesCrédit photo: iStock

Cette rencontre a donné lieu à des échanges fort enrichissants.  Les visiteurs ont, entre autres, été particulièrement impressionnés devant les efforts déployés par notre équipe-école afin de favoriser la différenciation pédagogique ainsi que pour mettre en place des conditions soutenant les différents rythmes d’apprentissage.  Ainsi, en plus du travail accompli dans nos différentes classes, de la maternelle à la 6e année, les directrices et les directeurs de la délégation française ont notamment remarqué ce qui est proposé aux élèves inscrits dans nos programmes (musique-études et ID+).

L’école québécoise a fait des pas de géant au cours des dernières années pour diversifier ses approches pédagogiques et amener les élèves à être davantage en action.  Les jeunes doivent toujours maîtriser le français et les mathématiques, apprendre l’histoire et la géographie, et cela demande un effort soutenu et de la rigueur.  On n’y échappe pas.  Toutefois, contrairement aux classes traditionnelles où les élèves sont assis à des pupitres disposés en rangs et assistent à un enseignement magistral ou travaillent en silence, les classes de plusieurs écoles québécoises sont des milieux de vie dynamiques, où les élèves sont activement engagés dans leurs apprentissages prouvant qu’il est possible d’en faire des établissements agréables et stimulants pour tous les jeunes, y compris ceux qui ont plus de difficultés.

 

Soyons fiers du tourisme pédagogique réalisé au Québec

Pour mes collègues et moi, cette visite, les discussions menées avec nos homologues parisiens ainsi que tous les échanges réalisés grâce aux réseaux sociaux nous indiquent que nous sommes sur la bonne voie.  Il ne faut pas avoir peur de s’en enorgueillir, car trop souvent on ne rapporte que les mauvaises nouvelles sur l’état de l’éducation au Québec ou trop souvent on regarde du côté de la Scandinavie en pensant que c’est un système pédagogique modèle.  Je ne dis pas que tout est parfait de notre côté et qu’il ne faut pas rester à l’affût de la recherche ou encore exercer une vigie sur ce qui se fait ailleurs, mais pouvons-nous être fiers de ce qui va bien ?  En ce qui me concerne, je le crois.

Un mois après la rentrée…

Je n’ai jamais vraiment cherché à comprendre ce qui se passait dans les derniers jours des vacances estivales, ni lors des premières semaines de l’année scolaire.  Tout ce que je sais, c’est que les sentiments et les émotions qui m’habitaient (et m’habitent toujours après 25 ans en éducation) étaient uniques, difficiles à exprimer et ardus à comprendre pour mon entourage, même pour les gens les plus proches, même pour ceux ou celles travaillant dans un système de services publics comme celui de la santé et des services sociaux.  J’ai donc toujours pensé que le milieu de l’éducation, sans être un « cas unique », avait ses particularités bien à lui avec son vocabulaire, son calendrier, son organisation du travail, sa mentalité, …  Sans le savoir, je pense que j’avais (et que j’ai toujours) raison.

 

C’est la remarque d’un nouveau parent ayant fait, à quelques jours de la rentrée, la visite de mon école en vue de l’admission de son fils qui m’a permis de tout comprendre.  En effet, alors qu’il constatait que du mobilier, des boîtes et autres éléments des classes et bureaux trônaient toujours dans certains corridors (et que je tentais de cacher mon malaise devant ce tohu-bohu), il m’a lancé spontanément :

« Je n’avais jamais réalisé tout ce qu’une rentrée impliquait.  C’est vraiment comme un déménagement, comme un nouveau départ à chaque année! ».

Sur le coup, je ne savais pas trop quoi penser de son commentaire.  Je l’ai trouvé poli.  J’ai même cru que mon malaise était clairement perceptible et qu’il tentait seulement d’être complaisant pour s’assurer d’une bonne note au dossier de son enfant.

Cependant, j’ai eu l’occasion de croiser ce père dans d’autres circonstances quelques jours plus tard et, bien que je ne cherchais pas nécessairement à reparler de sa visite de l’école, il m’a réitéré combien il avait été impressionné de la somme de travail qui est accompli pendant l’été et en prévision d’une rentrée scolaire.  Non seulement il venait de transformer mes perceptions de l’autre moment passé en sa compagnie, il venait surtout de me permettre de mettre une image, des mots, des sentiments sur ce qu’on vit, année après année, au retour des vacances estivales.  Je venais, en une fraction de seconde, de tout comprendre.  Eurêka !

A posteriori, c’est exactement ce qu’on vit.  Issu de l’entreprise privée en informatique et du monde des affaires, ce père ne comprenait probablement pas toutes les subtilités du travail accompli par la secrétaire, la technicienne en organisation scolaire, l’agente de bureau les concierges, les ouvriers journaliers, le technicien informatique, la directrice de secteur et le directeur général à quelques jours de la rentrée du personnel et de celle des élèves.  Imaginez s’il avait croisé des enseignants et des éducateurs du service de garde !  Il ne pouvait comprendre toutes les subtilités et l’ampleur de la tâche, mais il voyait et sentait que quelque chose se passait.  Et quelque chose de gros pour comparer ça à un déménagement !

Des différences notables

Revenir de deux, trois ou même quatre semaines de vacances avec la même pile de dossiers sur le coin du bureau et repartir une année scolaire après 4 (direction) ou 8 (personnel enseignant) semaines de vacances ne se comparent pas.  C’est là une bonne partie de mon point derrière le titre de ce billet.  De l’aveu même du père, le principal élément qui distingue le cadre scolaire du reste des autres milieux de travail réside dans ce « nouveau départ » qui est colossal.

Teacher posing on blackboard.

Nonobstant le fait qu’il faut se remettre en marche après ces semaines « d’inactivité » (j’y reviendrai plus loin…), il faut aussi, pour la direction, souvent composer avec du nouveau personnel et de nouvelles familles.  Il faut surtout, pour les enseignants et les éducateurs, à moins d’enseigner en classe cycle ou faire du looping, toujours repartir à zéro avec un nouveau groupe d’élèves.  Bien sûr, il y a les « portraits de classe » et les « tableaux de constitution de groupe » pour gagner du temps, mais tout le reste demeure à faire ou à mettre en place.  Et tout ça, dans les premières minutes, les premières heures, les premiers jours, les premières semaines.  Pas anodin.  Surtout quand on sait que la relation est cruciale dans l’effet-enseignant.  Imaginez un speed dating qui dure 4 semaines.  Épuisant ?  Le mot est faible.

Tandis qu’un employé de bureau, un technicien du domaine de la construction, un dirigeant d’une entreprise informatique ou un professionnel de la santé reprendrait ses dossiers et ses projets là où il les a laissés (dans le pire des cas, où aucun de ses collègues n’aurait pris le relai pendant son absence…), l’enseignant débute l’année scolaire en faisant, à chaque fois, table rase.  Certains diront qu’il y a tout de même une base de l’année précédente, du matériel qui est récupéré, des idées à réinvestir.  J’en conviens.  Pourvu que cet enseignant n’ait pas changé de niveau ou de matière…  Peu importe le contexte dans lequel évolue un enseignant, ces premières semaines sont extrêmement chargées en travail pour aménager la classe, en efforts et en constance pour installer les routines et les règles de classe, en conversations, notes et courriels pour sécuriser et informer les parents, en préparation de cours en collaboration avec les collègues, en initiatives pour instaurer les premiers projets et comités, en ajustements constants pour s’adapter aux élèves et aux situations imprévues de l’horaire ou du calendrier, et j’en passe!  Bref, la rentrée c’est une montagne russe d’émotions et un travail de jour, de soir (de nuit pour certains) et de fin de semaine.  Sans compter que, pour plusieurs enseignants (et autres acteurs du monde de l’éducation), la rentrée a débuté bien avant la première journée du retour à l’école puisque, pendant l’été, ils ont revu leur planification annuelle, imaginé des projets, créé du matériel, …  Allô l’inactivité estivale !

 

Pas étonnant donc, ces jours-ci, à l’heure où on prépare les premières communications à remettre aux parents en plus de tenir nos journées portes ouvertes et nos examens d’admission, qu’on soit fatigué, qu’on perde la voix, qu’on attrape des virus, … qu’on soit essoufflé.  Pas étonnant que la journée mondiale des enseignants soit programmée le 5 octobre de chaque année ; toujours à peu près un mois après le début du calendrier scolaire.  Juste le temps qu’il faut pour réaliser combien notre profession est exigeante et mérite toute la reconnaissance du public.  Juste le temps qu’il faut pour les connaître suffisamment et vouloir leur dire merci et bravo.  Bonne journée mondiale des enseignants !

Le pouvoir du lien

À l’aube d’une nouvelle rentrée scolaire, nous sommes inondés de publications au sujet de ce qui est à faire en éducation, de défis pour la prochaine année, d’idées de projets, etc.  Tout le monde a son avis sur le sujet, même les publicitaires !  Pour ma part, encore et toujours comme le suggère le nom de mon blogue, je reviens à l’essentiel : le lien avec l’élève.

High Five With Teacher

Crédit Photo: iStock

Je lisais, encore ce matin, un petit article – 8 Proactive Classroom Management Tips – tiré du site Edutopia qui faisait état de quelques stratégies utiles à la gestion de classe.  Sans surprise, celle qui suggérait d’accueillir, de façon personnalisée, tous ses élèves à la porte de la classe chaque matin arrivait au premier rang du classement.  Dans le même esprit, celle qui parlait de tenter de bien connaître ses élèves pour bâtir, entretenir ou rétablir des liens significatifs arrive en second lieu.  L’article rapportait notamment que ces stratégies, portant sur des liens forts et positifs avec les élèves, peuvent accroître de 33% l’engagement scolaire en plus de diminuer de 75% les comportements dérangeants en classe.

« Building relationships with students through strategies like greeting them at the door is a good start. It’s also necessary to maintain them over the course of the school year, and to repair them when conflicts arise. “The stronger the relationship and the better we understand our students, the more knowledge and goodwill we have to draw on when the going gets tough. »

Marieke van Woerkom

Cette lecture n’était pas sans me rappeler les propos de Stéphane Paradis, accueilli récemment par mon équipe-école afin de lancer l’année scolaire.  En effet, ce conférencier nous parlait, avec entrain et émotion, du pouvoir des Adultes Signifiants (les AS comme il les appelait…) et de la capacité de chaque membre d’une équipe-école (notez le sens large donné au terme équipe-école par Stéphane Paradis ; de la secrétaire au concierge en passant par l’enseignant et l’éducateur, tous enseignent par ce qu’ils sont, par ce qu’ils font) à allumer des étincelles autour de lui.  Il nous invitait à prendre conscience de notre rôle et de la portée de nos gestes, nos paroles, nos regards.  Même les plus anodins d’entre eux !

Voilà plus de 25 ans que je travaille dans le milieu de l’éducation.  Sans trop me tromper, je peux affirmer que j’ai dû côtoyer des milliers d’élèves à titre d’enseignant ou de directeur.  Dans l’un ou l’autre de ces rôles, comme plusieurs de mes collègues, je me suis toujours d’abord efforcé de tenter de les connaître pour ensuite créer un lien véritable.  Je ne suis peut-être pas toujours parvenu à leur faire apprécier les disciplines scientifiques que j’enseignais, pas toujours arrivé à les faire réussir et je n’ai certainement pas toujours obtenu les résultats escomptés avec mes différentes interventions disciplinaires.  Cela dit, comme plusieurs de mes collègues, j’espère en avoir influencé positivement une grande partie.  Parfois dans l’immédiat, parfois sur une plus longue période.  Dans ce dernier cas, c’est ce qui fait que « l’œuvre » est plus grande que nous et que certaines semaines, certains mois ou même certaines années sont plus difficiles que d’autres dans une carrière en éducation.  Il faut y croire, sans nécessairement voir…

 

Je vous souhaite une merveilleuse rentrée 2019.  Que cette année qui débute bientôt soit riche en liens significatifs avec chacun de vos élèves et vos collègues.  Soyez donc des AS et ne sous-estimez pas le pouvoir de l’effet-enseignant !

 

Médaille d’or aux enseignants!

En ce début de semaine dédiée à la reconnaissance des enseignants du Québec, je désire prendre quelques lignes pour saluer, à ma façon, le travail quotidien qu’ils accomplissent brillamment auprès des élèves qui leur sont confiés.

Pretty, young college student writing on the chalkboard/blackboard

 

Les enseignants, des athlètes de haut niveau

Choisir de devenir enseignant, c’est choisir de courir un marathon chaque année.  Bien sûr, il s’agit d’une allégorie et je l’utilise en sachant pertinemment qu’être enseignant ce n’est pas un exercice purement individuel.  L’idée est tout de même là.  Peu importe la nature ou l’intensité de l’entraînement, la forme physique au départ ou la qualité de l’équipement du coureur, un marathon reste un marathon : une course de fond où il est important de bien gérer ses énergies et les distractions pour éviter le « mur » du 30e kilomètre.

 

Ainsi, être enseignant (et je dirais, au sens plus large, occuper une fonction dans une école) c’est être un athlète de haut niveau qui, chaque année scolaire, tente de se dépasser sur un parcours parfois semé d’embûches.  C’est savoir partir tranquillement, mais d’un pas assuré (à tout le moins en avoir l’air).  C’est être capable d’affronter des vents de face tout en gardant son rythme.  C’est devoir gérer sa faim et sa soif pour éviter les crampes.  C’est savoir ralentir (ou même marcher, si c’est nécessaire) aux endroits ou aux moments opportuns.  Finalement, être enseignant c’est terminer sa course en étant fier de soi.  Tant mieux si on a dépassé nos objectifs, mais ce qui importe surtout c’est d’avoir le goût de recommencer l’année suivante, de se mesurer à un autre parcours, de faire mieux ou différemment.  Toutes les motivations sont bonnes pour reprendre l’entraînement en vue d’un prochain marathon.  Ouf!  Pas toujours facile tout ça…  La course peut paraître longue, être éreintante pour certains, voire insurmontable pour d’autres.  C’est exactement pourquoi il importe de prendre quelques instants, à l’instar des supporteurs massés le long du parcours d’un marathon, pour encourager, féliciter, motiver, applaudir, rafraîchir, soutenir ou réconforter.

 

Toutes les raisons et tous les moments de l’année sont bons pour remercier un enseignant et lui donner une « tape dans le dos », mais profitons de cette semaine spécialement dédiée à la reconnaissance de la profession pour souligner les résultats de la première moitié de son marathon.  Donnons-lui tout de suite sa médaille d’or!

L’école privée et la ségrégation scolaire : un discours à revoir

En cette période électorale où l’éducation occupe une place, jamais assez grande, dans le discours des politiciens, je désire m’exprimer sur la question de la place des EHDAA à l’école privée.  J’estime que trop de gens pensent encore qu’il n’y a que l’élite qui fréquente le privé.  Pourtant, pour ne nommer que cet exemple, le ministère de l’Éducation offre une mesure financière additionnelle aux écoles privées qui, depuis maintenant trois ans, présentent un projet ayant pour but le soutien de leurs élèves en difficulté.  Cette année, sans surprise, cette enveloppe est complètement dépensée, voire totalement insuffisante pour la plupart des écoles qui présentent un projet.  Il est temps qu’on cesse cette désinformation et qu’on rétablisse les faits.

 

Je suis directeur d’une école primaire privée à Montréal. J’ai auparavant dirigé des écoles publiques. Dans les deux cas, j’ai eu parmi mes élèves des enfants ayant des besoins particuliers : difficultés d’apprentissage, troubles du langage, difficultés d’adaptation, retards scolaires, etc. Dans les deux cas, j’ai toujours travaillé avec mon équipe pour élaborer des plans d’intervention afin de permettre à ces enfants de surmonter leurs difficultés et leur offrir des conditions favorisant la réussite.

La grande différence entre l’école privée et l’école publique ne se situe pas au niveau des élèves, ni au niveau du personnel. Elle se situe au niveau de la gestion de l’école. L’école privée est autonome. Cela lui permet d’avoir une agilité quant à la mise en œuvre de moyens pour accompagner chaque élève qui lui est confié.

Cette année, notre école offre pour la première fois le programme ID+ créé pour les élèves qui, depuis le début de leur parcours scolaire, ont rencontré des difficultés sur le plan des apprentissages. Ce programme vise à offrir, à travers le programme de formation régulier, des conditions avantageuses en vue de favoriser leur réussite. Ainsi, plusieurs adaptations sont proposées pour que l’expérience scolaire de ces élèves soit positive et qu’ils soient en mesure, à la fin de leur primaire, d’entrer au secondaire en étant bien outillés pour réussir.

Schoolboy

Dès l’annonce de la mise en place de ce programme, nous avons reçu plusieurs demandes de parents à bout de souffle, à la recherche de ressources pour leur enfant en difficulté. Il est clair qu’il y a un besoin criant de solutions pour ces élèves.

L’école privée offre une alternative à bien des familles qui souhaitent que leur enfant puisse réussir malgré un diagnostic et/ou de réelles difficultés. Couper le financement aux écoles privées sous prétexte que cela permettrait d’éliminer la ségrégation scolaire, c’est bien mal connaître la réalité des écoles privées qui sont nombreuses à offrir des solutions intéressantes aux élèves ayant des besoins particuliers, et ce même si la subvention pour ces EHDAA qui fréquentent l’école privée n’est pas ajustée comme elle l’est pour ceux qui fréquentent l’école publique.  Mais ça, c’est un autre débat.

Voir grand pour nos élèves!

Nous sommes en pleine relâche et nous amorcerons le dernier droit de l’année scolaire dans quelques jours.  Toutes les communautés éducatives, toutes les écoles et tous les intervenants encourageront les élèves à redoubler d’efforts pour terminer l’année en force, pour viser les meilleures notes – surtout depuis que la troisième et dernière étape vaut 60% de la note finale.  Évidemment!  Sans quoi il serait mal vu, mais surtout contraire à l’éthique professionnelle, d’agir autrement.  Toutefois, est-ce qu’une question d’éthique, de conscience professionnelle?  Il faut savoir que le sentiment de compétence de nos élèves joue un rôle majeur dans leur réussite, même ceux pour qui on sait déjà que le sort en est jeté.  C’est justement pour ces derniers qu’il faut lire ce qui suit…

 

Je parcourais récemment un article qui relatait les travaux de la professeure Thérèse Bouffard et, encore une fois, je prenais conscience de tout le pouvoir de l’effet enseignant.  J’ai beau l’avoir déjà rencontrée, assisté à une de ses présentations sur le sujet, écouté un reportage sur ses travaux ou lu quelques articles sur le sentiment d’efficacité personnelle, je suis toujours aussi impressionné par les conclusions de Madame Bouffard.  Pour illustrer un des faits les plus surprenants de sa recherche j’emploierai une expression empruntée à un des personnages de la série Les boys : « la dureté du mental ».  En effet, la professeure de l’UQAM, au terme de l’analyse de ses données recueillies sur près de 1000 élèves du primaire, en arrive à la conclusion suivante au sujet de la portée d’un sentiment de compétence fort :

« … ceux qui se pensent meilleurs que ne l’indiquent leurs tests d’habiletés mentales, … à potentiel égal, réussissent effectivement mieux que les autres en français et en mathématiques »

En outre, Madame Bouffard révèle que le rôle de ce sentiment de compétence semble beaucoup plus prononcé pour les élèves du secondaire.  Elle en arrive même à conclure que cette mesure de perception de compétence prédit trois fois mieux le rendement scolaire que celle des habiletés mentales.

L’article fait aussi mention du rôle des parents dans ce phénomène : l’importance de leur propre sentiment de compétence sur celui de leurs enfants ainsi que l’influence de leur style d’éducation parentale.  D’ailleurs, la récente Politique de la réussite éducative identifie clairement le parent comme le premier éducateur de son enfant.  Elle fait mention qu’il doit, entre autres, souligner les bons coups et les efforts ainsi qu’adopter une attitude positive face à l’éducation.  Les parents sont donc, depuis toujours, des acteurs incontestés de la réussite scolaire; ils doivent faire partie de l’équation.

De la même façon, l’auteur de l’article conclut en mentionnant qu’au-delà des traits de caractère qu’a chacun des élèves, leur sentiment de compétence serait fortement influencé par les relations significatives qu’ils entretiennent, notamment avec les enseignants.  C’est précisément là que le pouvoir de l’effet enseignant m’interpelle, me fascine, m’éblouit.  Bien sûr, la Politique de la réussite éducative identifie la relation enfant-éducatrice [sic] ou maître-élève comme étant au cœur du développement global ou du cheminement scolaire de l’enfant, mais en avons-nous réellement conscience?  Mesurons-nous tout l’impact que peuvent avoir les intervenants scolaires, peu importe leur rôle auprès de l’élève, peu importe le temps passé auprès des élèves dans une journée.  Un sourire, un mot, un geste peut parfois faire toute la différence.  Rien ne doit être minimisé quand il s’agit de l’avenir de nos enfants.  Prenons-nous tous les moyens pour entretenir une relation significative avec tous nos élèves et, ainsi, influencer positivement leur sentiment de compétence?  Sans vouloir faire la morale ou jouer à l’inspecteur, je nous invite à une réflexion, une introspection sur un enjeu d’une telle importance.

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Il y a certainement, ici, un parallèle à faire avec le classement des facteurs de réussite scolaire établi par John Hattie dans ses différentes publications de Visible Learning.  Ce n’est donc pas un hasard si, au terme de sa synthèse portant sur plusieurs centaines de méta-analyses, des facteurs comme le fait de ne pas étiqueter les élèves (not labelling students), la relation maître-élève (teacher-student relationships) et le attentes formulées (expectations) avaient respectivement, en 2015, un effet (« d ») de 0.61, 0.52 et 0.43.  En sachant cela et y repensant périodiquement, tous les enseignants sont en mesure d’influencer positivement le parcours des élèves de leurs classes.  En effet, laisser les idées préconçues sur le frère ou la sœur d’un élève qu’on a déjà eu, prendre le temps de connaître et de s’intéresser à chacun de nos élèves par différentes activités planifiées ou encore encourager la rigueur, l’effort et la notion du travail bien fait sont autant de comportements qui contribuent à augmenter le sentiment de compétence chez les élèves qui nous sont confiés.  Cependant, rien de tout ça n’est automatique ou garant de succès.  Cent fois sur le métier… me disait ma mère quand j’étais tout petit.

 

En éducation, nous devons, humblement, admettre que l’Œuvre est plus grande que nous.  Nous devons aussi réaliser, mais surtout accepter, que notre pouvoir est limité et partagé.  Qu’à cela ne tienne, l’influence qu’exercent les intervenants des écoles est grande et ne doit pas être sous-estimée ou minimisée.  Elle contribue directement à développer le sentiment de compétence de nos élèves qui, dans bien des cas, fait une différence non négligeable dans leur parcours, voire leur réussite.  Croire en nos élèves, tous nos élèves, est ainsi bien plus qu’un beau slogan.  Rosenthal avait donc raison pour son effet Pygmalion…

 

Pourquoi les étoiles brillent-elles ?

Rassurez-vous, je ne parlerai pas de physique nucléaire ni d’astronomie dans les prochaines lignes.  En ce début de semaine où on reconnaît et valorise la profession enseignante au Québec, je désire plutôt rendre hommage à ceux qui, jour après jour au cours d’une année scolaire, offrent le meilleur d’eux-mêmes aux élèves qui leur sont confiés.  J’écris ce billet en pensant d’abord à mon équipe, mais aussi aux enseignants¹ de mes deux fils.  Je salue au passage tous les autres que j’ai côtoyés, d’abord comme enseignant, puis comme directeur.

Five stars rating

 

Tout comme une étoile brille grâce à l’énergie lumineuse libérée lors du processus de fusion nucléaire, l’enseignant rayonne quand certains éléments et diverses compétences sont présents.  Je pense d’abord ici à la passion qui l’anime.  On l’a lu la semaine dernière, ne devient pas enseignant, un bon enseignant, qui veut.  Une étoile peut briller à 3000 K ou à 50 000 K.  C’est la même chose en éducation.  On peut gérer une classe, sans plus, mais on peut aussi créer un contexte, un climat, une relation afin de sortir le meilleur de nos élèves et les amener à se dépasser. À l’instar de la voûte étoilée que nous laisse découvrir un ciel dégagé, il y a plusieurs enseignants qui brillent !  Certains dès leur début de carrière, d’autres après quelques années d’expérience.  Puis, comme les amas d’étoiles qui forment des galaxies ou des constellations, les enseignants se regroupent et s’organisent pour briller davantage.  Mais pourquoi les étoiles brillent-elles ?  Pourquoi nos enseignants rayonnent-ils autant ?

• Parce que, quotidiennement, ils font preuve d’abnégation en faisant passer l’élève en premier, en ne comptant pas leur temps et parfois même leur argent.

• Parce qu’ils cherchent à comprendre chacun de leurs élèves, à les accepter avec leurs limites ou difficultés et offrir les adaptations nécessaires pour favoriser le développement de leur plein potentiel.

• Parce qu’ils sont créatifs et imaginatifs dans les situations d’apprentissage qu’ils créent ou adaptent pour leur enseignement.

• Parce qu’ils accordent autant d’importance à la matière qu’à la relation qu’ils créent avec les élèves.

• Parce que leur dynamisme et leur enthousiasme sont débordants, même dans les journées les plus difficiles.

• Parce qu’ils sont engagés dans une démarche professionnelle de formation continue afin d’être à l’affût des nouvelles données de recherches, des techniques et méthodes récentes ou tout simplement pour compléter leur formation initiale.

• Parce que, sans toujours le réaliser ou en prendre toute la mesure, ils inspirent les élèves qui leur sont confiés et influencent le cours de leur vie.

Comme une étoile ne se reconnaît pas qu’à sa couleur ou sa température, un enseignant ne se définit pas qu’à ce qui précède.  Enseigner tient souvent de l’intangible (Meredith, 1950).  Être enseignant est une tâche à la fois complexe et subtile.  Ouf !

Bravo et merci à toutes nos étoiles de l’enseignement !  Continuez à briller comme vous le faites tous les jours !

Bonne semaine des enseignants !

 

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¹ Même si je sais qu’il y a définitivement plus de femmes que d’hommes qui œuvrent en éducation au Québec (Statistiques MEES, p.85), le masculin est seulement employé en conformité avec les règles de la langue française.